Les fruits du travail d'autrui
Le 25 Août 2011
Certaines soi-disant « entreprises de design », telles Logo Garden, volent sans scrupules les logos produits par d'autres entreprises.
Vous ne voleriez pas un sac à main.
Vous ne voleriez pas une montre.
Mais voleriez-vous un logo?
Pour une entreprise de design au nom de Logo Garden, la réponse, malheureusement, est oui! L'association AIGA.com nous prévient que la majorité des logos que Logo Garden offre aux clients ont été voles d'un nombre innombrable de sources. Parmi les victimes de ces bandits du design, on trouve le fameux designer Bill Gardner, et LogoBee elle-même. Mais l'entreprise n'a pas honte de s'attaquer à des pièces plus grosses, telles que le fameux panda du Fonds mondial pour la nature (WWF), voire l'âne qui est le symbole du Parti démocrate des États-Unis.
D'après les témoignages affichés sur le site web de Logo Garden, les logos crées par LogoBee que vous pouvez voir ci-dessus ont tous été vendus par Logo Garden à des clients qui n'y ont vu que du feu. Ils ont couvert Logo Garden d'éloges pour ses services de qualité et bon marché, sans savoir que les logos en question appartenaient déjà à d'autres entreprises – par exemple la Royal Bank of America! Les designers – pardonnez-moi, les voleurs qui travaillent pour Logo Garden ont légèrement modifié les logos en question, ce qui ne diminue en rien leur culpabilité. Bill Gardner note qu'il s'agit d'une preuve du fait que les employés de Logo Garden avaient parfaitement conscience de l'illégalité de leurs actions, d'où leur tentative pathétique de dissimuler l'évidence.
Le fondateur de Logo Garden, John Williams, a aussi fondé une autre entreprise (LogoYes), reçu plusieurs prix pour ses logos, et contribué nombre d'articles pour le site Entrepreneur.com, ce qui rend la situation d'autant plus tragique car elle illustre bien à quel point la fin justifie les moyens lorsque l'argent est impliqué. Williams n'a probablement pas participé directement aux vols, mais ne devrait-il pas être porté responsable du fait que son « équipe de designers à la renommée mondiale » est pleine de charlatans et de fraudeurs? Qui plus est, il laisse cette situation déplorable persévérer malgré la réputation infâme que son entreprise s'est déjà méritée. On ne parle pas de petit vol à l'étalage. Il parait que des centaines de logotypes ont été volés, soit des milliers de dollars en valeur totale – peut-être des millions si l'on compte la valeur de logos tels le panda de WWF!
Logo Garden est l'un des exemples les plus flagrants, mais loin d'être le seul : le vol de logos n'est pas rare. Il est malheureusement très difficile de déceler un vol lorsque rien de matériel n'est pris. Il est facile de remarquer le vol d'un sac à main, mais un logo dérobé ne disparait pas du site original. Pour cette raison, il n'est pas rare de découvrir le vol d'un logo bien trop tard, c'est-à-dire au moment où le procès contre vous commence.
De plus, protéger vos logos d'un vol est plus difficile que de garder un œil sur votre sac à main. Un excellent article sur Sitepoint.com fait l'inventaire de plusieurs méthodes qui peuvent aider : désactiver la possibilité de cliquer sur les images avec le bouton droit de la souris pour les copier, coller des « filigranes » transparentes par-dessus le logo, ou « brouiller » le code source. Hélas, il n'y a pas de solution miracle. Les techniques proposées ne sont pas fiables à cent pour cent, et de plus peuvent avoir certains effets inattendus et négatifs, telle la perte de clients.
En ce moment, Logo Garden est la priorité numéro un. Nous recommandons à tous ceux qui sont propriétaires ou designers de logos de parcourir leur sélection de logos (en cliquant « try for free ») afin de déceler des logos qui ressembleraient anormalement au votre. Puisque le panda de WWE semble avoir disparu de leur site, il est probable que Logo Garden n'est pas totalement aveugle aux protestations qu'elle suscite. Demandez l'enlèvement immédiat de tout logo volé, et faites du bruit! Soit Logo Garden apprendra à se comporter de manière éthique, soit nous l'éliminerons ensemble.